Deux hommes penetrèrent dans l'antre de la Fortuna.
Le premier, arborait le blason d'un petit royaume des terres d'Agueraton. Vetû d'une armure rutilante, il avançait tête haute, epée à la ceinture, un air semi-inquiet sur le visage. Il semblait évident qu'il était impressioné par le domaine de cette guilde de renom. Cela faisait à peine quelques heures qu'il se deplacait jusqu'à la place publique et déjà, il avait croisé bien plus de guerriers ici que durant sa courte vie.
Le second, sans aucun doute son ecuyer, tenait une allure moins majestueuse. Visiblement essouflé, il tentait de suivre la cadence du premier bien tant que mal. Pauvrement vetû de quelques vieilles guenilles, il marchait pied nu, tantôt observant les parterres de fleurs, tantôt chantant à tue tête un chant paillard bien connu des plouks des environs.
Le duo arriva enfin sur la place publique. Le va-nu-pied s'ecria:
-Heeeyyy hOOoo y a quelqu'un ici???
Son compagnon lui lança un regard paniqué.
-Maître... je vous en prie... pas ici...
Il toussota legerement et s'adressa à un des gardes.
-Mon bon monsieur, excusez-moi de vous deranger... Pourriez-vous m'indiquer où se trouve la salle de recrutement?
Le garde designa vaguement une direction, l'homme le remercia.
Il entraina le gueux qui s'appretait à barboter dans l'abreuvoir des chevaux après lui avoir adressé quelques mots à voix basse.
-Monseigneur... peut-etre auriez dû vous rester garder le royaume... j'ignore si nous avons bien fait de venir ensemble... Ne croyez-vous pas qu'étant General de nos armée, je puisse m'y rendre seul?
L'air ébahi de son interlocuteur le mit mal à l'aise. Il tenta de se reprendre:
-Enfin je veux dire que....
-A mais j'vois s'que tu veut dire l'Sans-Nom... laisser l'palai san rien comme sa... mai t'inquiete don' pa j'ai laissé ma belle garder tout ça!! y s'passera rien d'grave.
Le dit Sans-Nom frissona à l'idée que le Roi laissa à "sa belle", un chien piteux usé par la vieillesse, la protection du royaume. Il se félicita d'avoir donner ses consignes à ses hommes. Mais ce qu'il redoutait le plus ce n'était pas les affaires de Castelvania...
Ils arrivèrent aux portes de la salle de recrutement et la garde à l'entrée le sortir de sa reflexion.
-Bien le bonjour, nous souhaitons nous entretenir avec les dirigeants... c'est à propos d'une candidature...
Un des gardes le fit entrer dun geste las mais refusa de laisser passer son compagnon.
-On est plus dans les campagnes ici, la place des gueux c'est dans les champs.
Le concerné, furieux, brandit sa massue rugissant tel une menagère furieuse.
-Heeeyyyy, quoi t'as dit toi???
Il fit tournoyer son arme dans les airs et assena un grand coup sur le crâne du pauvre homme qui tomba sec. Ses collegues encerclerent dangereusement le maître de Castelvania, prêt à passer à l'attaque quand le Sans-Nom se confondit en excuse.
-Veuillez excuser mon Maître, il ne lui voulait aucun mal... Excusez sa suceptibilité, mais il n'apprecie guère qu'on lui refuse l'entrée. Après tout, il dirige notre domaine avec... euh...
(silence)
...il dirige notre domaine avec beaucoup d'écoute.
(avec plus d'assurance)
Et c'est pourquoi, il mérite les egards dûs à un gentilhomme. J'exige donc qu'il ai accès à cette salle afin de venir poser sa candidature.
Le Sans-Nom savait qu'il regretterait ces dires plutôt tôt que tard mais il avait juré allegeance au diigeant de Castelvania et se devait de veiller à la dignité de ce dernier qui balançait sa massue de haut en bas dans le but de faire fuir des ennemis imaginaires.
Quoiqu'il en soit, les gardes capitulèrent et laissèrent entrer le duo, tentant de dissimuler leur euphorie.
Ainsi donc, après de nombreuses heures de marche et diverses encombres, ils arrivèrent enfin face à ceux qui allait determiner l'avenir des troupes de Castelvania au sein de la Fortuna. Le Sans-Nom posa un genoux à terre.
-Mes plus humbles salutations, dames et seigneurs de la Fortuna. Je me présente, on me nomme le Sans-Nom, je suis le Grand Géneral de Castelvania, chef des armées de notre royaume, et au service de notre maître Maïo, le gueux ici présent.
Il désigna le dit gueux qui fit une maladroite reverence moqueuse
-Ouep c'est moi !
Le General tâcha d'ignorer cette remarque.
-Si nous sommes ici c'est pour presenter notre candidature à la Fortuna. Nous aimerions pouvoir mettre nos jeunes soldats à votre disposition. De plus, j'ai ouïe dire qu'une geurre contre les Infidèles est en préparation et nous serions ravi de faire partie de ces festivités. Il est grand temps que les membres de cette "guilde" apprennent à combattre.
Maïo qui s'était rendormi se reveilla soudain
-Et j'espere bien qu'y a des joli bou d'fem par chez vous
Le Sans-Nom lui lança un regard desesperé que le concerné ne saisit pas. Le chef des armées s'adressa alors à son maître.
-Maître.. je vous en prie.. pourriez-vous aller faire un tour dehors afin de verifier si le garde a bien reprit ses esprits?
Maïo partit, il esquissa adressa un sourire gené à l'assemblée